Qu’est ce que la biosurveillance par l’abeille ?
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de l’environnement autour du site du Port de la Pallice sur l’état de santé de colonies d’abeilles et notamment d’analyser la concentration en COV (composés organiques volatils). Pour réaliser cette étude, un rucher de 4 ruches a été implanté par Apilab au printemps 2019 (avenue de la Repentie) constituant le site d’exposition des 6 entreprises participant à l’étude, dont SISP fait partie. A des fins de comparaison, un second rucher situé à Perigny et composé de 4 ruches est utilisé comme site d’exposition témoin, sachant que les aires d’exposition des colonies d’abeilles couvrent un rayon de 3 km autour de chaque site d’exposition.
Comment cela fonctionne ?
Butinant en moyenne sur près de 27 km2 par jour, les abeilles constituent des indicateurs fiables de la qualité de l’environnement et sont des témoins de première ligne utilisées pour la surveillance de l’environnement depuis plus de 20 ans : si elles se portent bien, l’environnement peut donc être estimé correct et inversement. Elles échantillonnent ainsi les polluants du sol au travers du nectar, du pollen et du miellat qu’elles récoltent sur les plantes et les arbres. Mais elles prélèvent également de l’eau lorsqu’elles s’abreuvent dans les flaques et les fossés. Enfin, elles prélèvent les polluants de l’air en volant car elles créent un champ électrostatique autour d’elles et capturent donc les particules en suspension au niveau de leur corps. Ainsi, l’activité même de l’abeille fait d’elle une échantillonneuse exceptionnelle. Selon Claudio Porrini : « si l’on tient compte du fait qu’une ruche contient en moyenne 40 000 abeilles environ, et qu’un quart de celles-ci sont des butineuses qui chaque jour « visitent » un millier de fleurs chacune, on peut estimer qu’une colonie d’abeilles effectue quotidiennement 10 millions de micro-prélèvements. »
Les abeilles étant fragiles et sensibles aux agressions extérieures, la bioaccumulation de substances polluantes peut engendrer des altérations de leurs performances : modification de la couleur des tissus, modification du comportement de vol, dégénérescence cellulaire, etc. Ces perturbations se répercutent ensuite aux niveaux écologiques supérieurs : individu ➔ population ➔ écosystème. Par ces modifications, les individus rendent compte de l’état de santé des écosystèmes et permettent une analyse des conséquences écologiques de la pollution sur l’environnement.
Les résultats
Dans le cadre du programme 2019 de biosurveillance environnementale apicole du Port de la Pallice, trois prélèvements d’abeilles ont été réalisés : au printemps le 23/04/2019, en été le 12/07/2019 et en automne 24/09/2019. Ces prélèvements ont été effectués sur le site d’exposition de La Pallice et sur le site d’exposition témoin situé à Périgny.
Les conditions météorologiques (vent, température et pluie) au cours des 30 jours précédant les dates de prélèvements ont permis une activité normale de sortie et de butinage des abeilles.
Les échantillons d’abeilles prélevés ont ensuite été préparés et envoyés régulièrement au laboratoire d’analyse pour évaluer leurs niveaux d’oxydation des protéines et la concentration en COVs et finalement, aucun composé organique volatil recherché n’a été détecté dans les échantillons prélevés au cours de l’année d’étude, ce qui est une très bonne nouvelle !