EVA a pris possession du deuxième quai de l’anse Saint Marc. Il va lui permettre de fluidifier ses trafics et d’en créer de nouveaux.

Le nouveau quai de l’anse Saint Marc II a été livré le 18 avril dernier. Et aussitôt, des navires s’y sont amarrés, les opérations de manutention y ont commencé. Déjà y ont été débarqués des éoliennes, du vrac et des marchandises diverses, à la fois pour EVA, FAST, filiale rochelaise de Maritime Kuhn, et Atena, filiale engrais du Groupe Sica Atlantique. « Nous avions besoin de linéaires de quai pour servir nos clients, externes et internes », souligne Francis Grimaud, dirigeant de l’Etablissement Vraquier de l’Atlantique. EVA, créé à parts égales par Maritime KUHN et Sica Atlantique, a remporté l’appel à projet. « Avant, on se bousculait. Le nouveau quai nous permet déjà de fluidifier les trafics et d’éviter les bateaux en attente. »

Ces 200 mètres de quai supplémentaires prolongent les 160 déjà en service de l’anse Saint Marc I — dont EVA est déjà concessionnaire — et sont attenants à un terre-plein de 10,5 ha. Le nouveau terminal va d’abord servir à mieux gérer les flux actuels et permettre d’en développer de nouveaux. « Nous avons désormais plus de capacité de manutention et de stockage. » Francis Grimaud cite l’exemple de l’alimentation animale : « Nous espérons parvenir rapidement à une augmentation d’au moins 25 %. » Les volumes débarqués étaient de 160 000 t l’an dernier. L’objectif est désormais d’atteindre les 200 000 t.

Le terminal pourra aussi venir en appoint du quai Lombard utilisé par le Groupe Sica Atlantique pour charger les céréales. Aux périodes de pointe, les petits caboteurs pourront passer plutôt par l’anse Saint Marc. Enfin, EVA espère développer de nouveaux trafics, notamment sur la manutention des colis lourds et les vracs industriels.

Faire repartir des trains mixtes

Pour utiliser à plein le nouveau quai, EVA a prévu d’investir 23,5 M€ au cours des dix prochaines années. Dès 2016 et 2017, 4 à 5 M€ vont être consacrés à l’aménagement du terre-plein, pour en faire une plateforme d’entreposage et de manutention. La première tranche porte sur la zone qui borde le quai. L’an prochain, l’implantation de stockages sur cette plateforme est également prévue. Ils permettront de rapatrier et recentrer à proximité immédiate du terminal des marchandises actuellement entreposées à l’extérieur du port, comme des produits agro-alimentaires, des engrais ou des pellets de bois. EVA compte aussi proposer cet espace de 10,5 ha et trouver de nouveaux clients pour l’occuper, que ce soit pour entreposer des marchandises ou y installer un outil pour une première transformation. En plus des 23,5 M€, 8 autres M€ vont permettre la construction, dès cette année, d’un bâtiment de stockage sur le site de l’anse Saint Marc I.

Chacun des deux quais de l’anse Saint Marc I et II dispose actuellement d’une grue. Les deux grues peuvent travailler en couple. L’outillage va être renforcé avec notamment une trémie de déchargement pour les vracs.

L’anse Saint Marc sera reliée par rail au reste du réseau, EVA souhaite développer la part du ferroviaire. Actuellement, près du tiers des 3 Mt de céréales qui arrivent à la Sica est acheminé par trains. « Le but est que les trains ne repartent pas vides », indique Francis Grimaud. « Nous voulons faire repartir des trains mixtes, avec des chargements d’engrais, solides ou liquides, et de l’alimentation animale. »

Myriam Guillemaud